J' IRAI ME POSER LÀ:


À force de trop retenir
Les souvenirs, l'avenir
À force de trop subir
Les mensonges et les songes.

On en oublie de vivre
Sans paraître, sans être
On part à la dérive
Sans plus aucun maitre ni traitre.

À force de se mentir
En laissant aller les on-dit
À force de tout bénir
Sans trouver midi sur le Christ.

On en oublie, on esquive
De continuer cette quête
On cherche l'autre rive
Sans maintenir notre tête.

Et c'est pour ça
Que j'irai me poser là
Sans chercher meilleur lendemain
Je sais qu'il sera là
Main dans la main, avec toi.

Et c'est pour ça
Que j'irai me poser là
Entre l'air et l'univers
Je sais que ce sera là
À regarder passer le temps.

Et c'est pour ça
Que tout contre toi
J'irai me poser là
Que je n'aurai plus peur
De ce qui n'existe pas.

Et c'est pour ça
Que l'on ne reviendra pas
Vers toute cette décadence
Qui mène trop la danse
Oui, c'est pour ça, que je me poserai
Là, ici avec toi.

À force de puiser, au plus profond de soi
En comptant toujours trop les mois
Qui se font très longs, parfois
On ne voit plus les jours, les portes de secours.

On ne voit plus, nos visages remplis de grimaces
Comme ceux des marionnettes, mignonettes
Qui s'amassent, refont surface
Comme des accords toltèques.

Que l'on déverse dans les méandres de la vie
À force de marcher les yeux en bas
Sans aucun répit, par dépit
Quand plus rien, plus rien ne va.

Mais l'on continue, malgré tout
Comme des petits robots
Parce que c'est comme ça chez les fous
Et qu'il n'y a rien de nouveau.

Et c'est pour ça
Que j'irai me poser là
Sans chercher meilleur lendemain
Je sais qu'il sera là
Main dans la main, avec toi.

Et c'est pour ça
Que j'irai me poser là
En rivière ou en mer
Je sais que ce sera là
À regarder passer le temps.

Et c'est pour ça
Que tout contre toi
J'irai me poser là
Que je n'aurai plus peur
De ce qui n'existe pas.

Et c'est pour ça
Que l'on ne reviendra pas
Vers toute cette décadence
Qui mène trop la danse
Oui, c'est pour ça, que je me poserai
Là, ici avec toi.

Et de convenances en formalités
Qui mettent à néant toutes nos forces amenuisées
Perdues dans nos jours alités
Et dans nos nuits qui gambergent trop.

On s'oublie, dans les forces obscures de l'ordre
Dans les rangements bien carrés
Champs opératoires et grimoires
Que l'on déclame sans arrêt.

Pour ne plus broyer du noir.
Dans les gouttes à gouttes, les coûts qui coutent
Paradis artificiels et arcs-en-ciel
Qui s'en vont sous les étoiles voutées
Trop éprises de fiel.

Et même elles, sans plus aucune ailes
Oublient de faire vibrer nos nuits d'étés
Où les filantes s'emmêlent
Pour à jamais nous laisser.

Et c'est pour ça
Que j'irai me poser là
Sans chercher meilleur lendemain
Je sais qu'il sera là
Main dans la main, avec toi.

Et c'est pour ça
Que j'irai me poser là
Entre vers et chimères
Je sais que ce sera là
À regarder passer le temps.

Et c'est pour ça
Que tout contre toi
J'irai me poser là
Que je n'aurai plus peur
De ce qui n'existe pas.

Et c'est pour ça
Que l'on ne reviendra pas
Vers toute cette décadence
Qui mène trop la danse
Oui, c'est pour ça, que je me poserai
Là, ici avec toi.

Tous droits réservés: Caroline Becker/Hugues Facorat Édition. 

 

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